Bigger Doesn’t Always Mean Better: Climate Change and Grasslands (2003)
(Gros n’est pas toujours synonyme de mieux : Changement climatique et prairie)

Par Rachel VanCaeseele


À titre de dirigeante de Climate Change Connection, Rachel VanCaeseele coordonne la planification, l’élaboration et la prestation des projets et des programmes. En collaboration avec le coordonnateur de l’éducation et de la sensibilisation du public, elle accroît la capacité des municipalités, elle apporte aux parties prenantes l’appui et les ressources propres aux divers secteurs et elle enseigne aux Manitobains et aux Manitobaines les mesures à prendre en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Rachel s’est jointe au CCC il y a près de deux ans et demi comme coordonnatrice de l’éducation et de la sensibilisation du public. Elle est maintenant dirigeante.

Avant de se joindre au CCC, Rachel était une éducatrice en matière d’environnement au Centre environnemental de Fort Whyte et elle a été coordonnatrice d’équipe dans le cadre du programme d’accès pour les Femmes en science et en génie (FSG). Elle est également une rédactrice indépendante qui fournit des articles sur la santé, les sciences et l’environnement à diverses publications. Rachel est titulaire d’un B. Sc. en zoologie et d’un B.A. en anthropologie.

Espaces en danger

Effets prévus

ESPÈCES EN DIFFICULTÉ

Disparition des îlots de milieux humides et des étangs

Moins de forêts, plus de prairies?

Expérience acquise

FAITES VOTRE PART!

Espaces en danger

Les prairies représentent l’habitat le plus menacé du Manitoba. Il reste moins de 1 pour cent des 6 000 kilomètres carrés de prairies à herbes hautes que la province comptait à l’origine. Le changement climatique peut contribuer à l’expansion des prairies existantes, au fur et à mesure que monte la température moyenne de la planète. Mais ce changement va-t-il aider ou nuire aux plantes et aux animaux qui ont élu domicile dans ces habitats rares?

Effets prévus

Les modèles de circulation générale (programmes d’ordinateur complexes servant à prédire les changements climatiques de la Terre) prédisent une variété de répercussions sur le climat pour le sud du Manitoba du fait que les gaz à effet de serre emprisonnent plus de chaleur dans l’atmosphère.

Au nombre de ces répercussions, on compte :

Selon les prévisions, la combinaison de ces répercussions va repousser la limite sud de la forêt boréale de 150 à 200 kilomètres vers le nord, la forêt-parc de trembles va s’étendre en direction nord et l’habitat des prairies va doubler.

ESPÈCES EN DIFFICULTÉ

Malheureusement, la dure réalité est que le changement climatique n’aura que très peu d’effets bénéfiques pour les espèces en difficulté des prairies même s’il doit se traduire par plus d'herbage.

Disparition des îlots de milieux humides et des étangs

Les espèces qui comptent sur les zones humides des prairies seront parmi les plus touchées. La région des îlots de milieux humides des prairies de l’Amérique du Nord est la « terre nourricière » de 50 à 80 pour cent de la faune sauvagine de l’Amérique du Nord. 

Le réchauffement du climat et la diminution des pluies entraîneront la disparition de ces petites « fabriques » de canards au fur et à mesure que l’évaporation les assèchera et que les eaux de ruissellement ne parviendront plus à recharger les réservoirs aquifères qui les alimentent. Cette situation pourrait se traduire par une réduction de presque 50 pour cent du nombre des oiseaux aquatiques qui nichent dans ces régions.

La perte des îlots de milieux humides des prairies ne sera pas néfaste que pour les canards. D’autres espèces des terres marécageuses comme le rat musqué, la tortue peinte, la grenouille, la grive mauvis et le carouge à tête jaune ainsi qu’une diversité d’invertébrés aquatiques se retrouveront sans domicile.

Moins de forêts, plus de prairies?

Les espèces des prairies ne sont guère plus avantagées. Par exemple, la zone naturelle de la plupart des oiseaux des prairies va probablement se déplacer vers le nord, dans des zones qu’occupait autrefois la forêt. Toutefois, à moins que toutes les espèces (oiseaux et plantes) se déplacent en même temps et au même rythme – ce qui est peu probable – les oiseaux déplacés se retrouveront dans ce qui pourrait être l’équivalent d’une maison vide, dans le mauvais quartier. Pas de meuble, pas de nourriture, juste un espace qui ne leur était pas destiné.

Selon les scientifiques, il s’agit là d’un scénario vraisemblable pour au moins deux espèces d’oiseaux des prairies. Le pipit de Sprague et le bruant de McCown pourraient faire face à l’extinction si se réalisent les prédictions de changement climatique.

Le sort des autres animaux est plus difficile à prévoir. Il n’y a que quelques modèles mathématiques qui ont été élaborés en ce qui concerne les réactions de la faune au changement climatique, et aucun d’entre eux ne porte spécifiquement sur la flore et la faune de la région des grandes plaines du nord. Nous ne disposons que de bien peu de renseignements sur la vie des espèces individuelles. Nous en avons encore moins sur les rapports écologiques entre les animaux, les plantes et les tendances actuelles du soleil, du vent et de l’eau.

Expérience acquise

Selon Douglas Johnson du Northern Prairie Wildlife Research Centre, le passé présage de l’avenir des habitants des prairies dans des conditions de changement climatique.

Les changements de température et de précipitation du passé ont entraîné des déplacements massifs de nombreuses espèces d’oiseaux des prairies en un ou deux ans. Toutefois, ce genre de bouleversement a eu lieu alors que rien d’autre n’avait changé – alors que l’homme n’avait pas encore fragmenté ni perturbé la scène et qu’il n’y avait pas introduit d’espèces exotiques compétitrices.

Pour les animaux des prairies, le changement climatique revient à ajouter l’insulte à l’injure. Constituant déjà l’un des habitats les plus menacés du Canada, les prairies existantes – de même que les îlots de milieux humides et les espaces menacés en leur sein même – deviendront inconfortablement chaudes et arides pour les plantes et les animaux qui s’y trouvent coincés.

Les nouvelles prairies qui devraient surgir au fur et à mesure que la chaleur fait battre les forêts en retraite vers le nord ne seront qu’un pâle reflet de l’endroit que parcouraient autrefois les bisons.

FAITES VOTRE PART!

L’un des rares espoirs concernant le changement climatique repose sans doute sur le fait que chaque Manitobain et Manitobaine peut faire sa part afin de ralentir le processus de réchauffement de la planète. Le changement climatique est un problème attribuable à un ensemble de mauvaises habitudes. La réduction des émissions de gaz à effet de serre peut se révéler aussi facile que d’arrêter le moteur d’un véhicule qui tourne au ralenti. Elle peut aussi se révéler aussi économique que le calfeutrage des fenêtres et des portes pour l’hiver.

Faites votre part pour TOUTE la population manitobaine – espèces à plume et à fourrure comprises.

Publié pour la première fois dans le numéro de l’hiver 2004 du Prairie Breeze, bulletin du Musée-nature de la Prairie. Pour plus de renseignements sur le musée, visitez : http://www.winnipeg.ca/publicworks/naturalist/livingprairie/.

Rachel Van Caeseele – août 2003


VANCAESEELE, Rachel. Bigger Doesn’t Always Mean Better: Climate Change and Grasslands dans Prairie Breeze, the Living Prairie Museum Newsletter, Hiver 2003.