great plain

textes et images

RÉSUMÉ

’Great Plain’ est un projet Internet de l’artiste-auteur Rob Kovitz composé d’images et de textes historiques et contemporains provenant de diverses sources, qui sont combinés et juxtaposés de manière à créer un genre de poème en prose sur la prairie.

Description

Le projet est divisé en plusieurs parties comprenant 268 pages, et chacune d’elles comporte une image à teinte vert foncé qui rempli la fenêtre du navigateur. Superpose chaque image un texte en caractères blancs suivi du nom de l’auteur de la citation. Si le lecteur place son curseur sur le lien au bas de la page, le texte disparaît, ainsi que la teinte vert foncé, et l’image apparaît clairement dans sa couleur originale ou comme une reproduction dans l’échelle de gris. En plaçant le curseur sur un autre lien, on voit une légende qui fournit des renseignements sur la provenance de l’image.

Sommaire

La première partie, ‘Far Away’, compte quatre pages pleines de citations et d’images énigmatiques qui font croire au lecteur qu’il s’engage dans une aventure de découverte mystérieuse, dans une étrange province imaginaire, sur une route des prairies qui ne mène nulle part. La partie suivante, ‘Boundless’, présente diverses descriptions historiques et contemporaines de premières expériences de la prairie dans toute sa vaste, plate et déroutante immensité dénuée d’arbres. Vient ensuite une partie intitulée ‘Weather’, thème qui se répète d’un bout à l’autre du projet. La partie ‘Blank’ contient des textes et des images qui illustrent les milles et les milles d’herbe, de solitude et d’espaces sans fin et tentent d’évoquer la monotonie et l’ennui étouffant qu’éprouvent les voyageurs en traversant la prairie, ainsi que la fascination et le sentiment d’euphorie qui s’empare d’eux à la vue d’un espace vide si vaste. Après une partie plutôt longue, on intercale souvent une partie plus courte d’humour à froid telle que la suivante intitulée ‘Scenic Quality Analysis’ qui présente une image d’une marmotte des prairies juxtaposée à une citation tirée du livre Giants in the Earth de O. E. Rolvaag (1927) où l’auteur se demande comment les humains pourront jamais supporter un paysage dans lequel il n’y a rien derrière lequel on puisse se cacher, suivie d’une autre image d’un groupe d’employés du U.S. Weather Bureau discutant de la théorie des conditions atmosphériques à un tableau noir, accompagnée d’une citation tirée d’un manuel scolaire sur l’évaluation scientifique des réactions esthétiques et cognitives au paysages ruraux. La partie suivante, ‘Grass’, décrit la plus ordinaire et la plus commune des plantes de la prairie qui, comme la prairie elle-même, passe si facilement inaperçue (85 % de sa biomasse est enfouie sous le sol), et s’étonne de ce qu’il n’y a pas d’arbres dans la prairie, sans réussir toutefois à apporter une réponse définitive. La partie courte sur le bison des plaines, intitulée ‘Restless Tide’, revient à un autre thème répétitif du projet, à savoir la prairie en tant qu’océan, et est suivie d’une autre partie courte intitulée ‘Weather’. ‘Blandishments’ est une partie plus longue qui retrace comment le gouvernement canadien, le Canadien National et les spéculateurs fonciers privés ont créé « la plus grande campagne de publicité ayant pour objet de stimuler l’immigration » en persuadant par la ruse les colons et les immigrants — qui rêvaient d’une vie meilleure grâce à la culture du blé — à s’installer dans la prairie canadienne étrangère et inhospitalière à la fin du XIXe et au début du XXe siècles. Ce qu’ils ont trouvé, comme le laisse entendre dans son style évocateur ‘Shape of a Cloud’, n’était « rien d’autre qu’un royaume biblique — un pays de crues, de sécheresses, de tornades et de plantureuses récoltes, de prophètes et de fléaux... », et, comme on le voit dans ‘Rude Boreas’, un pays de froid implacable, d'épaisses couches de neige et de blizzards épouvantables. Dans les parties suivantes intitulées ‘Flatness’, ‘Abstraction’ et ‘Psychedelic’, nous commençons à éprouver les effets cumulatifs de notre excursion dans cette étendue plane et uniforme qui inspire de vifs sentiments de solitude, et parfois même la démence et les hallucinations. Et le vent ne cesse de souffler, dans une autre partie intitulée ‘Weather’. « Si vous pouvez supporter une telle chose, vous pouvez supporter n’importe quoi » de dire David Byrne dans une citation de True Stories (1986) figurant dans la partie ‘Poke’ qui décrit les polarités d’esprit que provoque la simple réalité physique de la prairie et qui sont merveilleusement représentées par plusieurs peintures de William Kurelek. ‘Furtive’ est une courte partie obsédante qui nous amène à ‘Messages’, laquelle traite de la disparition d’une importante espèce végétale de la surface de la terre, à savoir « la prairie à herbes hautes indigène au centre-ouest du Canada et de l’Amérique ». Cette partie est suivie d’une digression intitulée ‘Weather’. La partie ‘Fractured Text’ commence avec une citation tirée de la dissertation de l’auteur manitobain Robert Kroetsch intitulée « Arrête ton baratin » ou « L’homme de la prairie » (2001), titre qui, à lui seul, me récompense amplement d’avoir persévéré jusqu’ici dans mon projet. La dernière partie, ‘More Scenery’, contient l’extrait ci-après de l’ouvrage de l’auteur du Minnesota, Bill Holm, intitulé The Music of Failure (1985). « Comme une longue symphonie de Bruckner ou de Mahler, la prairie se déploie graduellement, se révèle un mille à la fois, et ce n’est qu’après l’avoir complètement traversée qu’on peut se faire une idée de ce que l’on a vu. Parce que les prairies exigent de la patience et de l’effort, les Américains ne les aiment ni pour le paysage, ni comme parcs nationaux, ni comme réserves écologiques. Comme dans la plupart des cas, nous exigeons, de nos scènes panoramiques, une satisfaction immédiate et nous ne pouvons prendre les prairies au sérieux. Les prairies sont aux Rocheuses ce que Le Paradis perdu est au haïku. Milton est cumulatif; les prairies aussi. Après vous être ennuyé pendant des jours, vous êtes soudainement frappé par l’immensité de l’espace que vous avez parcouru. » Mais le dernier mot est réservé à l’explorateur Alexander Mackenzie, le premier blanc à avoir traversé le continent de l’Amérique du Nord au nord du Mexique, qui écrivait dans son journal, le 10 octobre 1792, pendant qu’il traversait la prairie canadienne, « Ce pays est tellement plat. »

Générique

‘Great Plain’ a été créé tout spécialement pour le site Web Au fil des paysages du Musée‑nature de la Prairie, financé par le ministère du Patrimoine canadien pour le programme du Musée virtuel du Canada.

Nous remercions M. Richard Perron (département de l'Architecture paysagère de l'Université du Manitoba) et Mme Jonina Ewart (Musée-nature de la Prairie) pour avoir commandé ce projet. Des remerciements spéciaux vont à Mme Jan Guenther Braun (Musée-nature de la Prairie) pour toutes les magnifiques photos utilisées dans le projet et pour avoir obtenu la permission d’utiliser plusieurs autres images.

Great Plain comprend des éléments tirés d’une composition d’œuvre en cour intitulée Ice Fishing in Gimli, par Rob Kovitz, au financement de laquelle ont contribué le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des arts du Manitoba.

Toutes les images utilisées dans ce projet Internet qui ne sont pas du domaine public ou dont le droit d’auteur n’est pas attribué à Jan Guenther Braun du Musée-nature de la Prairie ont été reproduites avec la permission de l’artiste/photographe ou du détenteur du droit d’auteur ou bien il nous a été impossible de repérer ce dernier. Tous les extraits de textes sont utilisés en conformité avec les dispositions de la loi canadienne sur le droit d’auteur relatives à l’utilisation équitable.